Témoignage: « La peur de l’orateur » par Teddy Denis

mandela

Le 1er septembre 2015, presque par hasard, j’ai assisté à ma première réunion Toastmasters.
Je n’oublierai jamais ma réaction lors de la fameuse session des discours préparés :
« Houaou, je veux faire pareil ! ». Alors, lorsqu’en fin de séance le président a demandé qui souhaitait faire un discours à la prochaine réunion, j’ai sauté sur l’occasion!

C’est ainsi que mon aventure Toastmasters a commencé.
Et dans cette aventure, j’ai rencontré la peur de l’orateur…

D’abord la peur de l’inconnu. Dans le parcours Toastmasters, le but du premier discours est de « Briser la glace », de parler de soi et de se faire connaître aux autres membres du club.
C’est pas le genre d’exercice qu’on fait tous les jours… Mais pour ce discours, je m’étais conditionné. Je me suis dit que la pire chose qui pouvait m’arriver était de me casser une jambe devant tout le monde. Bref, je ne risquais pas grand chose! Néanmoins, quand mon tour est arrivé, j’étais mort de peur. Alors je suis passé en mode « pilote automatique » et j’ai récité mon premier discours rapidement et sur un ton monocorde.

J’ai ensuite découvert la peur du blanc, la peur de sécher, la peur… du fameux trou de mémoire! Au début, j’apprenais donc mes discours par cœur et je les récitais. Mais un jour, j’ai tout de même eu un blanc. Et là, contrairement à tout ce que j’aurais pu croire, le pire ne s’est pas produit. Mon monde ne s’est pas arrêté de tourner. Je suis tout simplement allé à ma place, j’ai regardé mon texte puis j’ai continué mon discours presque comme si de rien n’était.

Rapidement, une autre forme de peur est apparue: la peur de dire des choses inintéressantes, la peur de voir des auditeurs au regard vide, submergés par l’ennui et la fatigue entre deux bâillements difficilement contenus. J’étais terrorisé à l’idée de faire une blague ou d’incorporer un peu d’humour dans mes discours. J’avais peur de ne pas me relever d’un bide éventuel. Pourtant, après quelques blagues réussies et d’autres moins ; Quelques discours avec lesquels j’ai su captiver mon auditoire et d’autres non ; Je n’ai pour le moment pas reçu de tomates! Et je suis fier de tous mes discours comme de toutes mes interventions.

Aujourd’hui, après avoir réalisé la moitié des projets de mon premier manuel « Savoir communiquer » et avoir terminé troisième de notre concours de division, j’ai toujours peur lorsque je dois m’exprimer en public… Chaque prise de parole reste un combat contre moi-même et ma zone de confort. Néanmoins, je suis à des années-lumières de la peur paralysante de mes premières interventions et je compte bien continuer ma progression car, comme le disait si bien Ralph Waldo Emerson :

« Celui qui ne cherche pas chaque jour à vaincre ses peurs, n’a rien compris au secret de la vie »

Teddy Denis

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